Les lauréats et lauréates d’Université Paris Cité entourées par Cécile Badoual, vice-présidente formation et Christophe Kerrero, recteur de la région académique Île-de-France, Chancelier des universités, Recteur de l’Académie de Paris.

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Notre École Doctorale a le plaisir de vous annoncer que Madame Laëtitia Dubouchet a obtenu un Prix de Médecine “toutes spécialités” pour sa thèse intitulée :

 

Études des mécanismes de tolérance immunitaire suite une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques chez l’homme

 

Réalisée sous la co-direction de Monsieur le Professeur Gérard Socié et du Docteur David Michonneau au sein de l’équipe n°4 “Réponses immunes chez l’hôte immuno-compromis” de l’unité mixte de recherche “Immunologie humaine, physiopathologie & immunithérapie” (HIPI) – INSERM UMR_S 976 d’Université Paris Cité (sur la base d’un financement de la Recherche Suisse contre le Cancer).

Résumé de ce projet de thèse

La rupture de tolérance immunitaire est à l’origine des phénomènes d’auto-immunité, du rejet de greffe d’organe et de la maladie du greffon contre l’hôte (GvHD) dans le cadre d’une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH). Une telle greffe représente une thérapie curative essentielle pour de nombreuses pathologies hématologiques acquises et congénitales. Toutefois, atteindre un état de tolérance après un tel traitement reste un défi majeur pour les cliniciens afin d’éviter l’effet dévastateur de la GvHD. Suite à une allogreffe de CSH, certains patients développeront un état de tolérance immunitaire sous aucune immunosuppression, une condition clinique nommée tolérance opérationnelle. Ces receveurs ont un système immunitaire pleinement fonctionnel, capable de prévenir les rechutes hématologiques et de contrôler les infections. Les mécanismes biologiques sous-jacents à cet état impliquent probablement à la fois des mécanismes centraux et périphériques, mais ces derniers restent encore mal compris, empêchant le développement de thérapies ciblées. La réponse immunitaire étant un processus hautement dynamique résultant d’interactions complexes entre les cellules immunitaires et leur microenvironnement, nous avons émis l’hypothèse que la tolérance opérationnelle émerge d’une adaptation du système immunitaire dans sa globalité après la greffe. Au sein de deux cohortes indépendantes de patients ayant bénéficié d’une allogreffe de CSH à partir d’un donneur HLA-identique apparenté, nous avons collecté des échantillons de sang chez les receveurs 1 à 2 ans après la transplantation ainsi que chez leurs donneurs avant la collection de CSH. Nous avons étudié via des outils mutiomiques leurs profils phénotypiques immunitaires, transcriptomiques et métabolomiques avant de mettre en œuvre une analyse intégrative des données incluant les variables cliniques. Ces analyses intégratives ont révélé un rôle central de l’ectoenzyme CD38 corrélée à l’activation du système complément et des plaquettes, dans la réponse allo-immune persistante chez les patients non tolérants (avec GvHD sous immunosuppresseurs). En parallèle, les patients tolérants présentaient des stéroïdes androgèniques plus élevés, associés à un réseau immunitaire caractérisé par des CD8 + naïfs et des lymphocytes T doubles négatifs avec un profil transcriptomique impliquant le catabolisme des nucléotides par NT5E / CD73. Les fonctions opposées des ectoenzymes CD38 et CD73 dans la signalisation des purines et la régulation immunitaire pourraient expliquer la balance entre un état non tolérant et un état tolérant après l’allogreffe de CSH. La production d’adénosine liée au CD73 semble être un élément régulateur clé de la tolérance opérationnelle. Bien que ces découvertes doivent être confirmées par des analyses fonctionnelles, cette étude ouvre de nouvelles portes dans la compréhension de la tolérance immunitaire après l’allogreffe de CSH avec des cibles thérapeutiques potentielles qui pourraient améliorer les résultats en clinique des patients non tolérants.

Notre école doctorale adresses ses plus sincères félicitations à Madame Dubouchet pour cet accomplissement majeur !

 

En tant que médecin interne en cours de spécialisation en hématologie aux Hôpitaux Universitaires de Genève, cette thèse s’est naturellement invitée dans mon parcours de formation. C’est lors de mon projet de master en 5ème année de médecine que j’ai été fascinée par l’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques, une thérapie au croisement de l’immunologie et l’oncohématologie. Il s’agit d’une discipline très complexe aux enjeux croissants pour la recherche fondamentale et translationnelle. Je suis très heureuse d’avoir accompli cette thèse de doctorat, représentant un réel défi scientifique pour l’hématologie et je me réjouis de poursuivre mon chemin de médecin chercheur dans ce domaine passionnant.

Commentaire de Madame Laëtitia Dubouchet

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Les Prix solennels de thèse de la Chancellerie des universités sont décernés chaque année et viennent récompenser des thèses soutenues au cours de l’année précédente.

Un appel à cet effet est lancé aux environs du printemps : Université Paris Cité et notre École Doctorale en feront naturellement la promotion auprès de nos docteurs.

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